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Guide des difficultés de rédaction en musique (GDRM)

Typographie > Utilisation du romain, de l'italique et du gras

La présente page précise les contextes dans lesquels un rédacteur de textes sur la musique doit choisir entre le caractère romain et l'italique et montre quand le gras est approprié.

La question de l'utilisation du romain, de l'italique et des guillemets dans les titres d'œuvres est traitée en détail ailleurs.

Romain

Titres de parties d'œuvres ou de livres et d'articles : Contrairement aux titres de livres et d'œuvres, qui s'écrivent normalement en italique, les titres suivants s'écrivent en romain et entre guillemets :

Dans le chapitre « The Decline of Music and Musical Taste in England » de son ouvrage Mi contra fa : The Immoralisings of a Machiavellian Musician (1947), le compositeur et critique Kaikhosru Shapurji Sorabji écrit que l'on peut être tenté de considérer l'Angleterre comme « the Paradise of Unearned Reputations » (p. 89).
Dans le mouvement « Mephistopheles » de sa Faust-Symphonie, Liszt utilise pour représenter ce personnage non pas de nouveaux thèmes mais des distorsions des thèmes attribués à Faust.
Jean Chantavoine, « Ferruccio Busoni », La Revue hebdomadaire 29, no 14 (1920) : 370.

Noms d'orchestres, d'ensembles, de maisons d'opéras : Les noms servant à désigner les ensembles de toutes sortes s'écrivent normalement en romain. L'italique est superflu, même dans le cas de noms étrangers, étant donné qu'il s'agit de noms plutôt que de titres. Le genre utilisé pour l'article dans une expression en langue étrangère est traité ailleurs.

Le Boston Symphony Orchestra entreprendra bientôt une tournée qui le mènera sur trois continents.
La Deutsche Oper présentera cinq nouvelles productions au cours de la prochaine saison.

Numéros d'opus : Les indications de numéro d'opus placées à la suite d'un titre s'écrivent en romain et non en italique. Elles ne font pas partie du titre, mais forment une information supplémentaire placée en apposition (donc précédée et suivie d'une virgule). Le mot opus est toujours abrégé.

On a présenté la célèbre interprétation de Vladimir Horowitz du Concerto pour piano et orchestre no 3 en ré mineur, op. 30, de Rachmaninov.

Mots et abréviations latins : On met en romain la plupart des mots et abréviations latins utilisés couramment dans les notes et les bibliographies; certains éditeurs préfèrent cependant l'italique. Les mots sic et recte s'écrivent cependant en italique pour les faire ressortir comme une intervention de l'auteur ou de l'éditeur d'un texte.

cf., ibid., idem, in, loc. cit., op. cit. {La préposition latine in s'écrit souvent en italique. Les abréviations loc. cit. et op. cit. devraient être évitées et remplacées par des références au nom de l'auteur et au titre abrégé.}

Citations : Il est généralement préférable de composer en romain les citations, qu'elles soient incorporées au texte ou placées en retrait. Les guillemets ou le retrait (et la taille plus petite, le cas échéant), suffisent à indiquer qu'il s'agit d'une citation.

Italique

Titres de livres et d'œuvres : Les titres de livres et d'œuvres, tant musicales que picturales, s'écrivent en italique. Les parties suivantes d'un tout s'écrivent cependant en romain et entre guillemets :

Il est fréquent dans les textes en anglais que seuls les titres d'œuvres descriptifs ou évocateurs soient composés en italique. Les titres génériques (p. ex. concertos, sonates, symphonies), comme ceux des œuvres courtes (p. ex. mélodies), restent alors en romain.

On trouvera ailleurs des précisions relatives à l'utilisation de l'italique pour l'article initial d'un titre d'œuvre.

Mots ou expressions en langue étrangère : On met en italique les mots étrangers qui ne sont pas d'un usage courant dans la langue du texte. C'est le contexte de rédaction qui dicte si des emprunts nécessaires ou acceptés doivent être écrits en italique ou peuvent rester en romain.

Mots latins dénotant un commentaire : Les mots latins sic et recte, qui permettent d'attirer l'attention sur une forme fautive présente dans une source ou à indiquer la forme correcte, s'écrivent toujours en italique et entre crochets. Le point d'exclamation est superflu, le mot latin suffisant à montrer le problème.

Il écrivait « préférer de beaucoup les opéras de Mosart [sic] à ceux de Wagner ».
Leopold Godowski [recte Godowsky] a grandement contribué au développement du jeu de la main gauche au piano.

Notes de musique : Les noms de notes se composent en italique lorsqu'ils sont utilisés de façon autonymique (c'est-à-dire lorsqu'il servent à se désigner eux-mêmes).

La gamme de do majeur, un accord de mi bémol mineur

Ils conservent toutefois la variante (normal, italique, gras) utilisée pour le titre de l'œuvre dans laquelle ils se trouvent. Autrement dit, un nom de note servant à indiquer la tonalité d'une œuvre perd sa fonction autonymique et se compose en italique si le titre est en italique, et en romain si celui-ci est en romain.

La Sonate en si mineur de Liszt compte parmi les œuvres les plus jouées de Liszt.
La Sonate en si mineur compte parmi les œuvres les plus jouées de Liszt.

Numérotation des mesures : On compose en italique les numéros de mesures apparaissant au début de chaque système dans une partition. Ceci permet de ne pas les confondre avec les doigtés, qui sont toujours en romain.

Lettres ou mots utilisés de façon autonymique : Les lettres ou mots qui se désignent eux-mêmes s'écrivent en italique (exceptionnellement en Courier gras italique dans le GDRM).

Le compositeur présente ensuite en superposition les motifs a et b.
Le mot anthem désigne une mise en musique pour chœur d'un texte en anglais.

Indications de tempo, de dynamique et d'expression : On compose en italique les indications de tempo, de dynamique et d'expression. On utilise le gras italique pour les indications d'expression de façon à reproduire la pratique habituelle dans les partitions.

La fugue commence après un court passage de transition marqué Andante moderato. {L'indication de tempo prend une majuscule initiale; on peut généralement se permettre d'éliminer les majuscules superflues utilisées dans les partitions.}
Le compositeur insère un trait flamboyant qui se termine ff.
Le passage est marqué sotto voce.

Têtes de colonnes : Les têtes de colonnes dans les tableaux se composent généralement en italique de manière à les détacher légèrement du contenu des colonnes (la valeur par défaut en langage HTML est le gras). Il est aussi souhaitable de les centrer pour montrer qu'elles chapeautent l'ensemble des colonnes.

Notes et indications de sources dans un tableau : Les mots Note et Source servant à ajouter une précision à la suite d'un tableau se composent habituellement en italique de manière à les mettre légèrement en relief.

Source : Marc-André Roberge, « Le Concerto pour piano, orchestre et chœur d'hommes, op. 39 (1904), de Ferruccio Busoni : étude historique et analytique » (mémoire de maîtrise, McGill University, 1981), 92 (tableau 8.1).

Légendes d'une illustration : On met en italique les mots servant à identifier les parties d'une illustration, ce qui permet de guider l'œil et de bien séparer les parties d'une légende.

Figure 5 — En haut à gauche, Carl Maria von Weber; en haut à droite, Franz Schubert; en bas à gauche, Felix Mendelssohn; en bas à droite, Robert Schumann.

Parties liminaires d'un livre : La tradition typographique française compose généralement en italique les introductions, préfaces et postfaces des livres. Cette pratique aurait cependant avantage à disparaître compte tenu de la difficulté inhérente à la lecture de plus de quelques mots en italique à la fois.

Gras

Titres de sections : Le gras est généralement la façcon de mettre en évidence les titres de sections dans un texte, lesquels sont souvent composés dans une police différente.

Mise en relief : Le gras peut servir à mettre en relief les noms de compositeurs des œuvres présentées dans des notes de programme prenant la forme d'un texte suivi, ou encore les titres eux-mêmes, particulièrement dans un long texte sur un même compositeur qui en contient plusieurs.

Le compositeur et pianiste allemand Carl Bohm (1844-1920) a laissé une œuvre abondante comportant 397 numéros d'opus et plusieurs dizaines d'œuvres non numérotées.
Le libretto de Flavio (1737) met en scène Guido, fils d'Ugone, le conseiller du roi Flavio de Lombardie. {opéra de Handel}

Abréviations de sources : Le gras s'utilise pour mettre en relief les références à des sources dans les rapports critiques d'éditions savantes lorsqu'on utilise des abréviations (définies dans une liste).

La première croche est un la dans A et un sol dans B.

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Date de dernière modification : 2024-01-01
© Marc-André Roberge 2024
Guide des difficultés de rédaction en musique (GDRM)
Faculté de musique, Université Laval, Québec