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Guide des difficultés de rédaction en musique (GDRM)

Guides > Programmes de concerts

La présente page répertorie, pour chacune des parties composant un programme de concert ou d'opéra, les éléments devant ou pouvant être inclus. Bien qu'il n'existe pas de règles absolues, l'étude de programmes bien conçus permet de dégager certains principes et pratiques susceptibles de mener à la réalisation d'un programme idéal.

Il faut toujours vérifier soigneusement les données fournies par les interprètes, particulièrement pour ce qui est de l'orthographe des noms et des titres. Il ne faut pas hésiter à revoir l'utilisation des majuscules et à compléter les titres avec numéros d'opus et années de composition et à faire les modifications qui s'imposent pour respecter le protocole de rédaction choisi. Ces données sont le plus souvent préparées et transmises par des personnes dont ce n'est pas le métier de tenir compte de tous les raffinements bibliographiques ou typographiques essentiels à une présentation impeccable.

On ne rappellera jamais assez l'importance de la lecture des épreuves par plusieurs personnes, et ce, dans plusieurs contextes permettant d'aborder le texte d'une façon différente (à table, au salon). Il ne faut pas tenir pour acquis qu'un élément, surtout s'il est composé en gros caractères, est correctement écrit; c'est souvent là que se produisent les erreurs les plus humiliantes. On doit se méfier des oublis qui peuvent survenir lorsqu'on réutilise comme point de départ le fichier correspondant à un programme précédent; c'est toujours après l'envoi à l'imprimeur, ou lors de la réception de la commande, que l'on réalise avoir oublié les vérifications les plus élémentaires. La page Typographie > Techniques de lecture d'épreuves fournit plusieurs suggestions pertinentes. La liste suivante pourra aussi être utile.

  • Uniformité
  • Mentions en gros caractères et titres de sections
  • Dates (correspondance avec le jour de la semaine) et heures, nom de la salle
  • Numéros de pages dans la table des matières
  • Crédits photographiques
  • Logos des commanditaires
  • Publicités
  • Remerciements
  • Liste des donateurs à jour
  • Noms des artistes et des compositeurs ou auteurs : orthographe (incluant le respect des signes diacritiques) et (au besoin) années de naissance et de mort
  • Titres des œuvres : orthographe, majuscules, italique, numéros d'opus de catalogue, années de composition

Couverture

Reliure

Agrafage à cheval : Les organismes qui ne peuvent pas s'offrir des services d'impression et de reliure professionnelle et qui remettent des programmes photocopiés devraient toujours au moins utiliser l'agrafage à cheval et non simplement un groupe de feuilles pliées. Ceci permet d'éviter que des feuilles ne tombent pendant le concert ou produisent du bruit lors de la manipulation. Les photocopieuses utilisées dans les commerces spécialisés permettent d'imposer, de plier et d'agrafer automatiquement les pages, et ce, à partir de fichiers PDF.

Préparation de fichiers prêts à photocopier : On peut préparer un fichier prêt à imprimer au moyen de la fonction Disposition Livre que l'on trouve sous Fichier | Marges | Pages dans Microsoft Word (Créer un livret ou un livre).

Intérieur

Emplacement de la liste des œuvres au programme : De manière à éviter au spectateur de tourner plusieurs pages pour trouver la liste des œuvres (et, ce faisant, déranger les autres spectateurs), il est préférable de placer toutes ces informations au début du programme ou au centre d'une reliure brochée à cheval, ce qui permet un accès facile.

Identification des compositeurs par leur nom complet : On écrit les noms au long (c'est-à-dire sans abréger les prénoms), et ce, dans l'ordre normal (prénom nom). Il est malhabile de publier un programme de saison où tous les noms de compositeurs sont abrégés, surtout lorsqu'on souhaite faire une place à des créateurs vivants peu connus; de plus, la documentation doit être aussi claire pour les néophytes que les habitués. Si donner les prénoms pour les noms peu connus et se limiter aux noms de famille pour les figures célèbres peut sembler une solution acceptable, l'uniformité du document en souffrira en plus d'amener à faire des jugements de valeur. Une conception graphique soignée permettra toujours d'avoir l'espace requis pour accommoder des noms écrits au long.

L'inversion des noms (nom, prénom) ne convient pas à un programme de concert, car il ne s'agit pas ici d'une liste alphabétique, mais simplement d'une énumération de noms placés dans un ordre qui relève de choix artistiques ou esthétiques. De plus, on utilisera avec parcimonie le mélange de prénoms en minuscules et de noms en majuscules, qui n'a pas sa place dans un texte suivi.

Ludwig van Beethoven
Ludwig van BEETHOVEN {jamais dans du texte suivi}
L. van Beethoven
L. van BEETHOVEN
Beethoven, Ludwig van
BEETHOVEN, Ludwig van

Police : La police choisie doit permettre d'utiliser correctement les signes diacritiques requis (autres que ceux du français) tant sur les majuscules que sur les minuscules. Certaines polices peuvent ne pas posséder les caractères requis, ce qui forcera le logiciel à utiliser des substitutions inélégantes avec ici et là des lettres légèrement plus petites ou plus grosses.

Béla Bartók, Leoš Janáček, Witold Lutosławski
Bela Bartok, Leos Janacek, Witold Lutoslawski

Années de naissance et de mort : Il est important de fournir les années de naissance et, le cas échéant, de mort. Dans le cas de compositeurs vivants, les mots né en sont nettement préférables au trait d'union ou au tiret ouvert. Les espaces réservés à une éventuelle année de mort ne conviennent pas non plus.

(né en 1950)
(1950-)
(1950-    )

Une pratique courante consiste à aligner à droite, à raison d'un élément par ligne, le nom du compositeur et les années.

Œuvres attribuées à d'autres compositeurs : Lorsqu'on veut indiquer que l'identité du compositeur d'une œuvre n'est pas clairement établie et qu'on l'attribue à une personne donnée, on ajoute les mots Attribué à avant son nom. Si le nom doit apparaître de façon inversée, p. ex. dans une compilation, on placera les mots après le nom.

Attribué à Giovanni Paisiello
Paisiello, Giovanni (attribué à)
Paisiello, Giovanni (attrib.)

Selon le contexte, d'autres formulations pour traduire les doutes sont possibles :

authenticité douteuse {angl. spurious ou doutbful authenticity}
faussement attribué à

Titres des œuvres : Toutes les pages du GDRM dans le menu « Titres » pourront être utiles pour présenter les titres selon des normes reconnues. On ne doit d'ailleurs pas hésiter à réviser en fonction du protocole choisi les titres fournis par les interprètes et à les compléter au besoin. Il convient d'utiliser les règles modernes concernant l'utilisation des majuscules dans les titres d'œuvres. En d'autres mots, on ne met la majuscule qu'aux noms propres et aux autres mots qui exigent une majuscule pour ne pas enfreindre une règle. La pratique la plus courante consiste à aligner les titres à gauche. Les années de composition doivent toujours être données, habituellement entre parenthèses.

Particularités de l'exécution : On indique si l'exécution présentée est une création ou encore une première européenne, nord-américaine, française, canadienne, québécoise, etc. Les expressions création mondiale et première mondiale sont des pléonasmes, car une création est toujours la première exécution publique. Les médias offrent plusieurs exemples d'utilisation abusive de l'expression grande première pour toute représentation très attendue, dont on attend beaucoup, offerte par un artiste aimé du public, etc. La neuvième édition du dictionnaire de l'Académie définit première comme « ce qui constitue un évènement, une réussite sans précédent dans un domaine donné », et le Larousse comme un « événement important et original dans un domaine quelconque ».

Parties d'une œuvre et indications de tempo : Il est essentiel de reproduire la liste des titres qui composent les œuvres au programme. La chose est encore plus importante si l'ordre est modifié par rapport à la partition. Dans ce cas, il convient de fournir les explications pertinentes dans une note ou dans le programme, voire les deux.

On marque la subordination de chacune des parties d'une œuvre ou des indications de tempo par un léger renfoncement ou encore par un tiret court ou un point vignette (ou les deux). On ne doit jamais se servir du trait d'union (collé ou non), dont la fonction véritable est de relier des mots composés, non de servir de moyen de mettre en valeur les éléments d'une liste.

Mädchenlieder, op. 103 [Robert Schumann]
  – Mailied
  – An die Nachtigall
  – An den Abendstern

Durée : Dans le cas d'un opéra, il est souhaitable d'indiquer la durée approximative de la représentation, et ce, en incluant les entractes, dont on précisera le nombre. De plus, il est important de dire si la durée comprend ou non les entractes. On peut aussi préciser la durée des actes. Les spectateurs apprécieront aussi que l'information figure sur le site Web de l'organisme, ce qui peut aider à prévoir la question du stationnement et éviter les mauvaises surprises avec les parcomètres.

Durée : 1 h 50 (sans entracte)
Durée : 3 h 20 (incluant 2 entractes de 20 minutes)
Acte 1 : 1 h 10, acte 2 : 50 min; acte 3 : 1 h 20 (avec 2 entractes de 20 minutes)

Entracte : On indique le moment de l'entracte à l'endroit approprié et avec une typographie qui permet de repérer la mention, p. ex. en italique et centré. Il est aussi souhaitable d'indiquer leurs durées respectives. Le mot intermission est un anglicisme au sens d' entracte (GB interval; ÉU intermission); le mot pause n'est pas approprié.

Radiodiffusion : On fournit les détails relatifs à une radiodiffusion en direct ou en différé (station, indicatif, date, nom de l'émission).

Instruments joués par les musiciens : Il est préférable de faire suivre le nom d'un musicien du nom de son instrument plutôt que de la désignation en « iste » qui en est dérivée, ceci afin d'éviter les formes moins heureuses. Il n'y a pas de ponctuation après des mentions de ce type.

Marc-André Hamelin, piano
Marc-André Hamelin, pianiste
Marc-André Hamelin, pianiste

Avertissements : L'expérience montre que les avertissements relatifs à l'utilisation intempestive de la technologie, aux applaudissements et aux retards sont de plus en plus pertinents. Le désagrément résultant de sonneries ou de bips est devenu une plaie qui affecte toutes les personnes présentes. Il ne faut donc pas voir de tels avertissements, ou une mise en évidence typographique permettant un repérage facile dans un programme, comme une insulte à l'endroit des spectateurs; il s'agit plutôt de favoriser un contexte favorable pour l'ensemble de l'auditoire.

On peut livrer l'un ou l'autre ou plusieurs des avis suivants au moyen d'un message enregistré diffusé dans la minute précédant le concert. On peut aussi faire entendre avant le début d'un concert une forte sonnerie de téléphone cellulaire pour aussitôt diffuser un rappel approprié.

Le public est prié de désactiver la sonnerie des montres numériques, des téléavertisseurs et des téléphones cellulaires.
L'utilisation d'appareils photographiques, de magnétophones et de magnétoscopes est strictement interdite.
Le public est prié de ne pas applaudir entre les mouvements ou les parties d'une œuvre.
Le public est prié de ne pas faire de bruit avec les programmes ou toute autre type de papier. {On peut espérer que les personnes qui semblent prendre plaisir à déballer des bonbons et ensuite à en plier, déplier et replier sans cesse l'emballage comprendront à quel point le silence est une marque de respect pour ses voisins.}
Le public est prié de faire preuve de considération pour les musiciens de même que pour les autres membres du public [et les auditeurs de la diffusion à la radio].
Les retardataires ne pourront entrer qu'à un moment jugé opportun par le personnel.
Le public est prié de quitter la salle pendant les entractes.

Lisibilité : La graisse des caractères doit être assez épaisse, le corps assez gros et l'interligne assez grand pour permettre une lecture facile par toutes les catégories d'âge sous un éclairage trop souvent insuffisant. De plus, le contraste entre le texte et la page, surtout avec une couleur autre que le blanc, doit être bien marqué. Il est essentiel de toujours garder à l'esprit l'équilibre entre la forme et la fonction et de faire en sorte que le contenant serve à mettre en valeur le contenu.

Éclairage : La moyenne d'âge du public est souvent élevée, et plusieurs spectateurs peuvent avoir de beaucoup de difficulté à lire un programme dans des conditions qui ne sont pas idéales. Il faut donc demander aux responsables des salles un éclairage suffisant, à tout le moins avant le concert et pendant les entractes. À moins qu'il ne s'agisse d'un opéra ou d'un spectacle pour lequel les décors et l'éclairage de scène exigent une salle plongée dans l'obscurité, on devrait toujours disposer d'un éclairage raisonnable pendant un concert. La chose devient essentielle si l'on distribue une copie des textes chantés, que ce soit dans la langue d'origine ou en traduction, ou encore sous les deux formes. Il s'agit en outre d'une marque de respect pour le public et les personnes responsables de la rédaction du programme.

Effets de lumière : Dans le cas d'une représentation faisant appel à des effets de lumière pouvant être incommodants (p.  ex. lumière stroboscopique), il est souhaitable d'en avertir le public, y compris de vive voix avant le lever du rideau. De manière à réduire le stress des personnes sensibles à ces effets, il convient de préciser dans quel(s) acte(s) ces effets sont utilisés.

Noms des musiciens d'un orchestre : La tradition veut que l'on commence la liste des noms des musiciens d'un orchestre par les cordes (de l'aigu au grave) pour continuer selon l'ordre normal des instruments dans la partition jusqu'aux timbales et autres percussions. On termine avec les instruments supplémentaires (harpe, piano, célesta, etc.) et, si désiré, avec le ou les musicothécaires. Le nom de l'instrument (au singulier ou au pluriel, en fonction du nombre de musiciens) se compose dans une typographie différente pour le faire ressortir; les noms suivent par ordre alphabétique. Les noms de chefs de pupitre sont suivis de la mention solo, soit entre parenthèses ou après une virgule, et idéalement en italique pour la mettre en évidence.

Pierre Dupont, solo
Louise Dupont (solo)

On peut aussi utiliser, au besoin, les désignations surnuméraire et assistant. En outre, on pourrait devoir ajouter une note au bas de la page, dans un corps plus petit, précisant l'association syndicale des musiciens.

Noms des membres du chœur : On donne par ordre alphabétique les noms des membres du chœur sous les quatre catégories Sopranos, Altos, Ténors et Basses. Les pluriels italiens soprani et alti sont aujourd'hui démodés. Les noms des personnes responsables de la direction et des répétitions sont placés en haut de la liste, sous le nom de l'ensemble.

Autres listes : Si la chose est utile ou pertinente, on peut donner la liste des noms des administrateurs, du personnel technique de l'orchestre ou de la maison d'opéra ainsi que des souscripteurs des campagnes de financement. Il est aussi possible d'annoncer les concerts à venir, de fournir des informations relatives aux matinées symphoniques, aux conférences préparatoires, etc.

Notes de programme : Les notes de programme (et non notes-programme, notes du programme, notices de programme, notices programmatiques, annotations) servent :

Les notes doivent être rédigées en tenant compte du type de public et de la nature du concert. Elles doivent pouvoir être comprises par le lecteur sans connaissances spécialisées et être lues avec plaisir par les gens du domaine. Il est possible d'inclure quelques éléments techniques dans la mesure où ils sont définis ou contextualisés. Enfin, il est généralement peu utile d'écrire des notes longues et détaillées, puisque le public aura peu de temps pour les lire, à moins que les notes soient mises en ligne avant le concert pour permettre au public de se préparer et le restent. On peut cependant espérer que quelques personnes (re)liront le texte après le concert.

Les notes devraient toujours être signées ou se terminer par une notice de réservation des droits. Si l'auteur possède une expertise reconnue ou une affiliation qui donne de la crédibilité à ses propos, on peut ajouter une brève notice à la fin du texte, dans un corps plus petit.

On pourra consulter, particulièrement dans le contexte de notes préparées pour des examens, le guide suivant : Nigel Scaife, Writing Programme Notes : A Guide for Diploma Candidates (Associated Board of the Royal Schools of Music, 2001), 15 p.

Notices biographiques : Les notices biographiques soumises par les artistes ou leurs imprésarios posent souvent de nombreux problèmes : longueur excessive; erreurs dans les noms de personnes, d'ensembles ou de titres; manque d'uniformité dans l'utilisation des majuscules; signes diacritiques omis ou malmenés. Comme l'uniformité est l'une des qualités essentielles d'une publication, on peut rarement échapper à un travail de révision et d'adaptation au protocole utilisé pour l'ensemble du programme. On ne peut cependant pas exclure que l'imprésario pourra demander à approuver un texte abrégé ou révisé, voire un texte original.

Il est souvent préférable d'écrire des notices originales permettant de respecter le nombre de mots permis. Ceci est d'autant plus nécessaire que les textes faisant partie du dossier fourni par les interprètes abondent en renseignements de peu d'importance pour le public qui ne dispose que de quelques minutes avant le concert : noms de collègues chambristes, d'orchestres et de chefs, de salles et de festivals, de concours et de prix, de rôles. Quiconque fait une carrière internationale se sera produit avec de nombreux orchestres connus (ou inconnus du public dans le cas d'interprètes avec une carrière plus modeste) et dans plusieurs salles réputées.

De plus, il vaut mieux offrir un texte informatif qui laissera de côté l'enflure verbale et l'autocongratulation si faciles à une époque où l'autopromotion et la diffusion sur le Web sont devenues la règle. Trop d'artistes mineurs ou en début de carrière tendent à magnifient des réalisations encore modestes sans se préoccuper de leur crédibilité. On doit se méfier des articles publiés sur Wikipédia, qui reprennent parfois de façon presque intacte la documentation promotionnelle des artistes. Cette pratique contrevient d'ailleurs aux règles de l'encyclopédie, ce qui peut amener des réviseurs à ajouter des avertissements comme « Le ton de cet article ou de cette section est trop élogieux, voire hagiographique » ou « Le ton de cet article ou de cette section est trop lyrique ou dithyrambique ». Cela se produit toutefois seulement si des Wikipédiens se penchent sur les articles problématiques et savent comment signaler ces problèmes.

Dans le cas d'un programme d'opéra, on peut ajouter à la suite des noms, entre parenthèses, les noms des rôles tenus par les chanteurs et chanteuses. Une façon abrégée de préciser le nom de l'opéra dans lequel on trouve un personnage consiste à fournir son nom et le titre de l'opéra séparé par une barre oblique (Bertarido/Rodelinda); cette pratique n'est pas encore très répandue, mais peut se voir dans les brochures de certaines maisons.

Textes et traductions : À moins de projeter des surtitres (angl. surtitles; utilisés pour la première fois en janvier 1983 par la Canadian Opera Company pour une production d'Elektra de Strauss) pour afficher une traduction des textes chantés, on peut reproduire les textes en les accompagnant d'une traduction (idéalement signée). Il faut alors s'assurer d'avoir obtenu les permissions requises ou encore que les textes fassent partie du domaine public. Si l'on offre deux traductions, on place le texte original au milieu pour permettre à qui le voudrait de jeter facilement un coup d'œil sur l'autre traduction.

Il est essentiel de fournir un éclairage suffisant pour permettre une lecture facile. De plus, on pourra devoir préparer une version imprimée des textes traduits pour le bénéfice des spectateurs assis aux endroits où la lecture des surtitres est tronquée ou impossible.

Identification des responsables du programme : On peut donner les noms des personnes responsables de la conception et de la réalisation du programme, particulièrement dans le cas de programmes particulièrement substantiels. Cette courte section, souvent composée en plus petits caractères et placée à la fin du programme, peut aussi contenir les sources des textes et des illustrations ainsi que l'identification des détenteurs des droits.

Publicité : Des publicités regroupées dans une ou deux sections plutôt que réparties ici et là permettront une meilleure réalisation typographique, mais feront en sorte qu'elles pourront avoir moins d'impact que si l'œil les avaient perçues pendant la lecture d'un texte.

Particularités des programmes d'opéras

Caractère élaboré : Les programmes réalisés pour des productions d'opéras sont généralement beaucoup plus élaborés que ceux préparés pour des concerts et peuvent comporter une table des matières. Dans certains cas, généralement en Europe, il peut même s'agir des petits livres devant servir pendant plusieurs mois, voire des années. On insère alors un feuillet de quelques pages fournissant la distribution et les informations pertinentes à un groupe de représentations.

Liste des personnages : La liste des personnages peut être disposée en suivant l'ordre utilisé par le compositeur dans la partition ou encore par ordre d'entrée en scène (ce qu'on précisera le cas échéant). Quel que soit l'ordre choisi, il faut identifier les personnages et préciser les liens entre eux (sans hésiter à aller au-delà de ce qui est fournir dans la partition), comme dans l'exemple ci-dessous, tiré de Die Zauberflöte de Mozart. La présentation classique consiste à placer le nom du personnage à gauche; le nom de l'interprète est donné à droite, avec indication du registre de voix.

Tamino, un prince égyptien
Papageno, un oiseleur
Monostatos, un esclave maure du palais de Sarastro
Sarastro, grand prêtre du temple d'Isis
[...]

Langue des noms de personnages : En règle générale, les noms des personnages des opéras en langue étrangère devraient être écrits dans la langue d'origine lorsqu'il s'agit de personnages fictifs, et dans la langue dans laquelle est chanté l'opéra dans le cas de personnages historiques dont les noms sont toujours traduits, comme les souverains. Ainsi, en admettant que les opéras sont chantés dans la langue d'origine, on écrira :

En revanche, on dira :

Il y a aura toujours des cas limites, comme Elektra et Klytemnestra, dont les noms sont toujours donnés en français (Électre, Clytemnestre) lorsqu'il est question de tragédie grecque, mais qui chantent en allemand dans l'opéra de Richard Strauss.

À moins que la chose ne paraisse ridicule ou déplacée, les auditeurs devraient lire dans un programme les noms entendus sur scène. Rien n'interdit cependant d'utiliser des équivalents français en conversation ou dans une conférence à l'intention du public. Cependant, les noms des personnages décrits dans la partition par leur fonction ou leur occupation ne doivent pas être reproduits dans la langue d'origine, mais dans la langue du programme. Ainsi, on écrira :

Cette précaution s'impose aussi dans les notices biographiques des interprètes.

Textes d'accompagnement : On peut retrouver parmi les textes une chronologie de la vie du compositeur, une liste de ses opéras, une série de citations pertinentes puisées le plus souvent dans les écrits du compositeur ou dans des sources contemporaines (lettres, critiques, etc.) ainsi que le libretto complet (moyennant l'autorisation des détenteurs des droits dans le cas de textes qui ne sont pas dans le domaine public). À cet égard, on doit garder à l'esprit que la traduction d'un libretto d'un opéra dans le domaine public fait encore le plus souvent l'objet de droits.

Les maisons qui accueillent de nombreux spectateurs étrangers peuvent reproduire le résumé de l'intrigue dans une ou deux autres langues.

Illustrations : Les illustrations, souvent nombreuses, comprennent entre autres des portraits du compositeur, du librettiste, des interprètes célèbres de même que des reproductions d'anciennes mises en scène, d'esquisses ou de photos des décors et des costumes. Elles devraient être munies de légendes.

Remerciements : Compte tenu des ressources humaines requises pour une production, il convient de dresser, comme au cinéma, un générique permettant de remercier les personnes et compagnies qui ont apporté leur collaboration à la réalisation, aux décors, à la mise en scène, etc. Il vaut toujours mieux faire réviser soigneusement cette section pour éviter des oublis ou des erreurs qui pourraient froisser les victimes.

Sites Web

Changements au programme : Les sites Web des organismes qui présentent des concerts ou des opéras devraient fournir le plus rapidement possible les changements au programme (œuvres, annulations, remplacements de dernière minute, etc.). Tout feuillet inséré dans le programme pour tenir de changements devrait être révisé avec le plus grand soin d'autant plus qu'il est souvent préparé à la hâte.

Mise en ligne et archives : Les organismes devraient mettre en ligne leurs programmes dès que possible de manière à permettre aux membres du public de lire les textes à l'avance. L'ensemble des programmes aurait avantage à être et rester accessible en ligne, et ce, en remontant le plus loin possible, de manière à permettre des recherches sur les artistes et les œuvres jouées. Un module permettant d'interroger la base de données de l'organisme depuis les débuts sera un outil très apprécié des chercheurs qui voudront documenter une exécution donnée.

Les organismes de concerts, les orchestres et les maisons d'opéras devraient laisser leur programmation sur leur site, du moins pendant toute la durée de la saison, plutôt que de tout retirer ce que ne peut plus faire l'objet d'une vente de billets.

Rappels : Les sites Web devraient, et ce, le plus rapidement possible après la représentation, identifier les rappels (et aussi des changements apportés au programme). Ceci est d'autant plus important que les artistes, trop souvent, n'annoncent pas leurs rappels ou peuvent le faire dans une langue qui n'est pas celle du public ou avec un volume si faible qu'on peut à peine les comprendre.

Étiquette du concert : Les organismes ne devraient pas hésiter à offrir une page sur les rituels et l'étiquette, particulièrement à l'intention des auditeurs qui en sont à leur première visite; plusieurs le font d'ailleurs déjà.

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Date de dernière modification : 2024-04-16
© Marc-André Roberge 2024
Guide des difficultés de rédaction en musique (GDRM)
Faculté de musique, Université Laval, Québec