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Guide des difficultés de rédaction en musique (GDRM)

Titres d'œuvres et d'ouvrages > Utilisation du romain, de l'italique et des guillemets

La présente page illustre les particularités de mise en forme des titres d'œuvres et d'ouvrages qui, en fonction du contexte, s'écrivent en italique ou « en romain et entre guillemets ».

La page sur l'utilisation des majuscules fournit des détails importants pour une présentation impeccable des titres, particulièrement en anglais, et des sous-titres, qui répond à certains principes de ponctuation. Il faut rappeler à cet égard que les pages de titre sont avant tout des présentations souvent gouvernées par une intention artistique qui ne convient pas en bibliographie sans certaines adaptations.

Les questions relatives à la face (romain ou italique) et à l'utilisation des majuscules lorsqu'une phrase comprend un titre commençant par un article sont traitées ailleurs.

C'est dans Le coq d'or [...]
C'est dans le Coq d'or [...]

Il est souhaitable de reformuler pour éviter la juxtaposition de titres en italique à la fin d'une phrase et au début d'une autre.

On retrouve ce procédé dans Wozzeck, alors que Lulu ne s'en sert pas.
On retrouve ce procédé dans Wozzeck; Lulu, cependant, ne s'en sert pas.

Titres d'œuvres

Titres génériques : L'italique met en relief les titres génériques, quoiqu'un éditeur pourrait préférer composer en romain les titres comportant des mots comme concerto, sonate et symphonie. L'important demeure toujours l'uniformité à l'intérieur d'un même texte.

Ludwig van Beethoven, Quatuor à cordes en do dièse mineur, op.  131
Sergueï Rachmaninov, Concerto pour piano et orchestre no 3 en ré mineur, op. 30

En anglais, cependant, les titres génériques s'écrivent se composent habituellement en romain, comme d'ailleurs les titres de poèmes courts, qui sont en plus entourés de guillemets (un poème long comme Inferno de Dante s'écrit toutefois en italique).

Johann Sebastian Bach, Mass in B Minor, BWV 232
Charles Ives, “Who Goes There?” (Walt Whitman)

Titres descriptifs ou évocateurs : On utilise l'italique pour les titres descriptifs ou évocateurs. En anglais, la pratique veut que l'on compose en romain et entre guillemets les titres des œuvres courtes, des mélodies, des poèmes, etc.

Modeste Moussorgski, Tableaux d'une exposition

Titres à l'intérieur de titres : Les titres d'œuvres comportant eux-mêmes un titre sont assez rares, comme c'est le cas pour le Prélude à « L'après-midi d'un faune » de Debussy. La question est présentée en détail plus bas dans la section consacrée aux titres d'ouvrages et de périodiques.

Forme ou indication de tempo : Une forme ou un mot apparenté (p. ex. scherzo, finale) ou encore une indication de tempo (p. ex. allegro, andante) utilisée comme titre s'écrit avec une majuscule et en romain. Il s'agit ici de termes parfaitement francisés; l'italique et les guillemets sont maintenant superflus.

Le Scherzo de la Symphonie no 7 de Bruckner est en la mineur.
Liszt décrivait l'Allegretto de la célèbre sonate « Clair de lune » de Beethoven comme une « fleur entre deux abîmes ».

Un titre plus long, qui s'éloigne du titre purement générique pour s'approcher du titre évocateur ou descriptif, peut être placé entre guillemets comme le sont les parties d'un ensemble.

Le quatrième mouvement de la Symphonie no 1 de Dutilleux est intitulé « Finale con variazioni ».

Le terme désignant une forme s'écrit toutefois en minuscule lorsqu'il n'est pas utilisé comme titre mais comme élément générique.

Le scherzo brucknérien fait souvent appel au style de Ländler.
On retrouve souvent le style de Ländler dans les scherzos de Bruckner.

Extraits : On utilise le romain et les guillemets pour des parties d'un tout, comme un air, un récitatif, une pièce à l'intérieur d'un cycle ou une chanson tirée d'un album.

Giacomo Puccini, « O mio babbino caro », tiré de Gianni Schicchi
Jethro Tull, « Aqualung », tiré de Aqualung {Les guillemets indiquent qu'il s'agit de la chanson faisant partie de l'abum portant le même titre.}

Indications de tonalité : On écrit la tonalité dans la face utilisée pour le titre dans lequel elle apparaît, et non en italique à l'intérieur d'un titre en romain, ou vice-versa, comme dans le cas d'une note utilisée de façon autonymique.

Wolfgang Amadeus Mozart, Symphonie no 40 en sol mineur, K. 550
Wolfgang Amadeus Mozart, Symphonie no 40 en sol mineur, K. 550

Numéros d'opus et de catalogue : Les informations supplémentaires comme les numéros d'opus et de catalogue forment des appositions et doivent être précédées d'une virgule.

Johann Sebastian Bach, Die Kunst der Fugue, BWV 1080

Titres d'ouvrages

Importance de la page de titre : Le titre déterminant est celui qui apparaît sur la page de titre, et non sur le faux-titre, qui est la page précédente, où il est souvent abrégé.

Extraits : Une portion d'un ouvrage, comme un chapitre ou une section à l'intérieur d'un chapitre, s'écrit en romain et entre guillemets. On fait de même pour un article de périodique ou de dictionnaire et pour un document inédit comme un mémoire ou une thèse.

François Sabatier, « Du sauvage, de l'enfant et de l'aliéné », dans Miroirs de la musique : La musique et ses correspondances avec la littérature et les beaux-arts, 1800-1950
Paule Chaillon, « Les fonds musicaux de quelques bibliothèques de province »

Titres à l'intérieur de titres : Il est assez fréquent que des titres comprennent un titre à l'intérieur d'un titre, et ce, dans deux contextes, présentés ici dans un ordre de complexité croissante : (1) un titre d'article ou de chapitre à l'intérieur d'un livre, qui s'écrit en romain et entre guillemets, et (2) un titre d'œuvre ou de livre, qui se compose en italique. Dans le premier cas, le plus simple, le titre de second niveau s'écrit en italique.

George Perle, « Woyzeck and Wozzeck »

Dans le second cas, plus complexe, la tradition typographique française veut que l'on compose le titre de second niveau en romain, comme l'illustre ce cas rare dans le domaine de la musique.

Claude Debussy, Prélude à L'après-midi d'un faune

Cet « italique inversé », qui peut servir dans le cas d'un mot normalement composé en italique dans un texte, est loin d'être idéal et aurait avantage à être abandonné au profit de l'utilisation de guillemets pour cette portion de second niveau, comme le veut la pratique anglophone.

Claude Debussy, Prélude à « L'après-midi d'un faune »

Mettre un titre entre guillemets correspond à ajouter un élément typographique dans un titre (le titre qui s'y insère), alors que de le composer en romain implique d'interrompre la face de l'unité formée par le titre et de la reprendre quelques mots plus loin; cette façon de faire est particulièrement illogique avec les balises HTML. L'utilisation du romain peut aussi suggérer que l'on a oublié de l'inclure dans l'italique.

Maurice Emmanuel, « Pelléas et Mélisande » de Claude Debussy : Étude historique et critique, analyse musicale
Maurice Emmanuel, Pelléas et Mélisande de Claude Debussy : Étude historique et critique, analyse musicale

Langue des guillemets : Dans le cas de titres comportant des mots entre guillemets trouvés dans des sources étrangères, on doit adapter ceux-ci à la langue du texte. L'exemple suivant utilise le titre d'un article d'Alban Berg paru dans les Musikblätter des Anbruch en juin 1920.

« Die musikalische Impotenz der “Neuen Ästhetik” Hans Pfitzners » {guillemets français pour le premier niveau et américains pour le deuxième}.
“Die musikalische Impotenz der „Neuen Ästhetik“ Hans Pfitzners” {titre tel que cité dans une publication en anglais, où on a utilisé des guillemets américains pour le premier niveau et conservé pour le deuxième les guillemets allemands trouvés dans la source; pratique anglophone habituelle (avec guillemets simples pour le deuxième niveau) : “Die musikalische Impotenz der ‘Neuen Ästhetik’ Hans Pfitzners”}.

Traduction des titres : Il est souhaitable de fournir la traduction d'un titre dans une langue peu susceptible d'être comprise. On écrit le tout en romain et entre crochets, ceux-ci montrant qu'il s'agit d'un ajout. Dans le domaine de la musique savante, on peut habituellement considérer que le français, l'anglais, l'allemand et l'italien sont des langues assez connues pour éviter d'avoir à fournir des traductions.

Ferenc László, Bartók Béla : Tanulmányok és tanúságok [Béla Bartók : Essais et témoignages] {En hongrois, le nom de famille précède le prénom.}

Sigles : Dans le cas d'un ouvrage souvent mentionné dans le texte ou cité en note, on peut décider d'utiliser un sigle par souci de concision, auquel cas on le compose en romain contrairement à sa forme complète, qui est en italique. Au besoin, on pourra fournir à un endroit approprié une liste des sigles utilisés.

Dans la célèbre encyclopédie allemande Die Musik in Geschichte und Gegenwart, [...] Voir la MGG, [...].

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Date de dernière modification : 2024-01-19
© Marc-André Roberge 2024
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Faculté de musique, Université Laval, Québec